Elément crucial de la Supply Chain, le stock de sécurité est nécessaire au bon fonctionnement de nombreuses entreprises. Son rôle est de pallier tous les risques qui pourraient perturber la gestion des stocks : comportements de la demande, ruptures, délais de production, délais d’approvisionnement, … S’il est important d’avoir une marge de manœuvre pour être en mesure de répondre efficacement à la demande et à sa variabilité, il faut néanmoins éviter le surstock. Afin que le stock de sécurité soit un atout et non un poids pour les entreprises, il convient donc de trouver le niveau de stockage idéal. Lucas Gaurichon, Responsable Supply Chain IZIPIZI, nous fait part de son expérience à ce sujet.
Equilibre entre taux de service et cash immobilisé : un arbitrage stratégique
En cas de rupture de stock, le taux de service baisse car le client doit au mieux attendre la mise à disposition du produit qu’il souhaite acheter, au pire réaliser son achat chez un concurrent. Aussi, le taux de service est-il naturellement lié au pilotage du stock de l’entreprise. Si elle souhaite atteindre un excellent taux de service, la marque doit être en mesure de pallier toute rupture, dans les plus brefs délais. Il est donc primordial de mettre en place un stock de sécurité dans lequel elle puisse piocher pour gérer les aléas de la demande et du sourcing. Toutefois, si le stock de sécurité est trop important, l’entreprise renonce à la partie de cash immobilisé qu’il représente. Il convient donc d’être conscient qu’atteindre un certain taux de service se fait au détriment du cash immobilisé via des niveaux de stocks de sécurités très élevés. Cette équation complexe a la particularité d’être exponentielle. En effet, pour améliorer de seulement quelques % le taux de service, le niveau de stock et l’impact financier sont lourdement impactés. L’équilibre entre taux de service et cash immobilisé relève alors d’un arbitrage stratégique car il recouvre des enjeux financiers et de satisfaction client. Aussi, la stratégie de stock de sécurité doit être pensée de façon commune entre la Supply Chain et les services financier et commerce, selon l’arbitrage de la direction de l’entreprise.
Catégories de produits, de l’importance de différencier ses stocks de sécurité
Selon leur fréquence de ventes et de consommation, et leur importance dans votre entreprise, tous les produits ne nécessiteront pas la même stratégie de couverture de stock.
Que cela soit sous le prisme d’une classe ABC simple (volume ou CA), ou bien sous l’angle de l’erraticité (souvent appelée XYZ), ou bien encore en adoptant une approche plus complexe en mélangeant les deux précédentes, la catégorisation de produits selon leur comportement de ventes est stratégique à plus d’un titre.
D’une part, car le cerveau humain ne peut pas gérer une masse d’information aussi importante (milliers d’articles, centaines de milliers de ventes…). Classifier permet donc de réduire sur un seul plan cette masse d’information et donc de mettre dans des « boites » les produits.
D’autre part, d’un point de vue Supply Chain, chaque catégorie de produits ne nécessitera pas la même stratégie de stock ou la même attention. Il est évident que des articles non stratégiques et qui se vendent très peu n’auront pas la même règle de gestion que ceux clés pour votre entreprise. Et surtout, ils ne nécessiteront pas la même attention du planificateur !
Ainsi, les produits dits « stratégiques » auront potentiellement un stock de sécurité « dopé » par un coefficient, afin de minimiser les ruptures autant que possible.
Inversement, les produits « non stratégiques » et qui représentent un enjeu moindre (une rupture érodant moins fortement le CA et l’image de marque), auront un stock de sécurité proportionnellement plus faible afin de diminuer ou éviter le surstockage coûteux en termes d’immobilisation.
Au-delà de cette catégorisation en fonction du nombre de ventes, il convient d’établir une différenciation selon le cycle de vie des produits. Quelle que soit sa catégorie, un produit en fin de vie suivra une logique d’écoulement de stock : le stock de sécurité sera donc abaissé au maximum.
Stock de sécurité dynamique : faire varier son stock de sécurité pour s’adapter à la variabilité
« Aujourd’hui, toute la complexité de la gestion des stocks de sécurité relève du fait que les gammes de produits sont de plus en plus larges et les cycles de vie des produits de plus en plus courts. Nous devons donc faire face à une grande variabilité. » observe Lucas Gaurichon. Pour appréhender efficacement ce phénomène, la notion de dynamisme est très importante : afin de s’adapter à la variabilité, la capacité à faire varier ses stocks de sécurité est primordiale. Quatre sources de variabilité doivent être analysées plus spécifiquement :
- La saisonnalité de l’activité : les produits sont-ils soumis à une forte saisonnalité ?
- Les délais fournisseurs : quels sont les délais fournisseurs et retards potentiels ?
- La variabilité de la prévision ou forecast accuracy : comment réagir en cas d’inexactitude de la prévision ou d’évolution de l’activité ?
- La variabilité à l’avenir : d’un mois sur l’autre, le forecast est-il similaire ?
Mettre en place des stocks de sécurité dynamiques permet alors de s’adapter à ces phénomènes de variabilité, en revoyant les stocks selon les aléas du processus. Plus une référence est soumise à des variations, plus le stock de sécurité doit être dopé pour anticiper ces variations. En calculant la variabilité de vos produits, vous serez ainsi en mesure de maîtriser le niveau de vos stocks de sécurité. Attention toutefois, selon le secteur dans lequel vous évoluez, il peut être important de ne pas donner le même poids à des historiques de ventes trop anciens.
Plus qu’une formule magique, il s’agit plutôt d’une approche pragmatique qu’il faut avoir. Tout commence par une segmentation pertinente de vos produits selon les critères importants pour votre métier (classification A, B, C ou X, Y, Z). Il s’agit aussi d’identifier les facteurs influençants fortement la réponse à la demande : variabilité des produits, fiabilité des fournisseurs…Également, il est important de s’outiller pour pouvoir calculer de manière fréquente et en masse ces stocks de sécurité.
La technologie Colibri au service du niveau de stockage idéal
Solution de Demand et Supply Planning nouvelle génération, Colibri vous aide à trouver le niveau de stockage idéal pour chacune de vos références produits. Le module FLOW de l’outil permet en effet d’isoler des références et des groupes de références selon leur comportement de vente, afin d’y appliquer des stratégies différentes de stock de sécurité. Si l’outil propose une catégorisation de type A, B et C, il atteint un degré de précision plus important en déterminant des coefficients dégressifs sur l’ensemble des références. Les coefficients sont donc appliqués de façon linéaire, de sorte à s’adapter aux spécificités de chaque produit. Aussi, Colibri vous accompagne dans la mise en place de stocks de sécurité dynamiques, grâce à l’analyse des cycles de vie de vos produits et de leurs variabilités.
Afin de trouver son niveau de stockage idéal – entre autres choses – IZIPIZI a choisi de s’équiper des modules VISION et FLOW proposés par COLIBRI. Le module VISION est une solution de Demand Planning collaboratif et flexible, tandis que le module FLOW est une plateforme de Supply Chain Planning, permettant d’avoir une vision globale de la projection de stocks, avec les entrées et sorties. Lucas Gaurichon, Responsable Supply Chain IZIPIZI, se réjouit de cette collaboration : « Grâce à COLIBRI, nous disposons d’une meilleure maîtrise des stocks et des réapprovisionnements. Cet outil nous permet enfin d’avoir une projection de ces deux éléments, afin de pouvoir donner à la Finance la projection nécessaire à un meilleur pilotage de l’entreprise. Nous sommes très satisfaits du travail accompli avec Colibri, c’est une solution agile, adaptée aux PME en croissance, qui répond parfaitement aux enjeux de la Supply Chain. »
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